Quel est ton parcours artistique ?
Je m’appelle Mephisto Bates. Jeune artiste de 25 ans basé à Montréal depuis 2018. Je peins depuis 6 ou 7 ans, mais professionnellement et à temps plein depuis environ 2 ans. J’ai eu la chance, au cours des dernières années, de me frayer un chemin dans la scène artistique émergente montréalaise en participant à de nombreuses expositions collectives et expositions solos.
J’ai vite pris l’habitude de ne pas faire d’esquisse, ni de préméditer mes œuvres, pour laisser la spontanéité et l’abandon guider ma production. L’expérimentation et la perte de contrôle «organisée» reste la plus grande ligne directrice de ma création. Ma palette de couleur restant depuis un bon moment dans des couleurs primaires et pastelles, j’aime laisser transparaitre ma naïveté quelques fois assez enfantine dans mes toiles.
Dans ce sens, je ressens un rapport assez étroit avec le concept «Pas Sages», la liberté et l'abat de restriction faisant partie intégrante de mon œuvre.
Aimant beaucoup le vin, et particulièrement le rouge, la collaboration m’apparaissait comme une opportunité parfaite de prendre part et de participer à un très beau projet québécois tout en me permettant de créer pour un contexte inusité et qui me sort agréablement de ma zone de confort.
Comment le vin Pas Sages t’a inspiré ?
Le jeu de mot de «Pas Sages / Passages» m’a inspiré de deux façons assez directes en leur sens figuratif. Premièrement le «Pas Sages», pour son côté libérateur et explosif, qui m’a inspiré beaucoup d’éclats de couleur et à travailler de façon très spontanée avec un trait animé qui laisse transparaitre la gestuelle et le mouvement éprouvé lors de la création.
En deuxième lieu, le «passage» et son aspect de retour aux sources, au terroir. J’ai voulu le représenter en traçant de gros aplats rouges et des traits en longueur rappelant des routes, des directions, des passages. J’ai décidé d’y aller avec une composition qui m’évoque une vue de haut de rang de campagne, de «trails» qu’on peut retrouver dans le bois.
Comment s’est déroulée ta création, quel était ton processus créatif ?
J’ai fait une série d’environs 5 toiles pour finir par choisir la meilleure, celle qui selon moi représentait le mieux l’image et la ligne directrice de «Pas Sages». Grâce au retour aux sources et du terroir, j’ai créé la toile dans le confort de classiques musicaux québécois, en me fermant les yeux pour laisser les élans faire leurs traces sans vouloir les contrôler.
Une fois la série était terminée, j’ai bu un (quelques) verre devant ma série pour faire mon choix. Le goût prononcé avec une certaine légèreté mais tout en ayant du «punch» m’a permis de m'enligner sur la bonne toile, celle que je trouvais qui représentait le plus le goût que le vin m’inspirait.
De plus, je voulais une composition qui respire tout en ayant suffisamment de détails pour qu’elle soit intrigante et intéressante à s’y perdre en regardant l'étiquette de la bouteille. J’ai donc gardé en tête tout au long de la création qu’on allait prendre part de l'œuvre principalement sur une bouteille de vin, ce qui diverge de la représentation plus commune de mes œuvres, soit majoritairement vues en exposition.
Comment décrirais-tu ton œuvre ?
Ayant eu comme ligne directrice pour la création d’être dans l’abstraction pure, je voulais une œuvre somme toute assez brute et franche, comme le goût du vin. Ma toile le représente bien par ses traits assez éparpillés et appliqués très spontanément. Elle s'incruste aussi très bien dans la recherche actuelle que j’ai depuis quelques mois, de représenter la nature abstraitement avec des formes qui me rappellent les plantes, les feuilles, les arbres, les longs courants d’eau. Le retour au terroir et de représenter nos belles terres canadiennes et québécoises m’a inspirée dans les formes abordées dans la toile pour le vin rouge.
Quelle est ta recherche derrière les couleurs, ont-elles une signification ?
Sachant d’avance que le vin était rouge, j’ai pensé que ça serait intéressant que la couleur dominante de l'œuvre soit celle-ci. J’ai d’ailleurs, par l’entremise de cette collaboration, repris contact avec mon rouge cadmium foncé que j’avais délaissé depuis pratiquement un an. Cette décision de revenir avec cette couleur comme couleur dominante a guidé le reste de la palette de couleur de la toile, misant plus vers les couleurs chaudes et rougeâtre, tout en gardant un équilibre avec des ajouts sporadiques de couleurs plus froides et vives.